mercredi 30 septembre 2015

Pays-Bas et Belgique en moins de 3 jours

Lundi 28 septembre, 16h, je suis resté pas loin de 5h à la terrasse du restaurant mais le voyant du chargeur n’est pas encore vert. Tant pis il faut y aller, l’objectif étant de dormir à Anvers. Avant de partir j’ai repéré une auberge de jeunesse à 15€ la nuit, car je n’ai pas trop envie de dormir sur du béton deux nuits à la suite. J’ai réglé le GPS sur cet objectif... voyons le chemin que va me proposer Google Maps avec l’option "itinéraire vélo". Environ 50 kilomètres sur des petites routes au milieu des champs de maïs, dans les bois, à travers des petits village… Certain chemins en forêt sont tellement perdus que je suis étonné que Google les connaisse.

Vers 18h je passe déjà la frontière belge. Dans ce pays, les pistes cyclables sont moins nombreuses et en moins bon état, mais les routes que j'emprunte sont tellement peu fréquentées par les voitures que ce n’est pas gênant.
Après un peu moins de 3 heures de route, je traverse le port d’Anvers, et il reste encore suffisamment de batterie pour aller au moins de l’autre côté de la ville. Mais je décide d’en rester là, l’auberge que j’ai repéré me semble bien et je n’ai pas envie de me prendre la tête.

NUIT 2 : J’ai chargé dans une auberge de jeunesse.


Mardi 29 septembre, 8h30, je me réveille, je profite d’un bon petit déjeuner, d’une douche et je mets un peu d’ordre dans mes affaires. Puis à 10h je pars sous le regard étonné des responsables de l’auberge, qui semblaient n’avoir jamais vu ce genre d’engin, encore moins avec un fou qui arrive d’Amsterdam assis sur une boite aux lettres pour aller jusqu’en France.
Je suis parti un peu trop tard ce matin, c’est l’inconvénient d’avoir du confort, c’est plus difficile de repartir. Pour rattraper le temps perdu j’emprunte une piste cyclable en ligne droite le long de l’autoroute qui va d’Anvers à Bruxelles. Une très très longue ligne droite, ennuyante et bruyante, mais très rapide. Les vingt derniers kilomètres, j’arrête de longer l’autoroute pour suivre un canal jusqu’à Bruxelles.

Bruxelles

En arrivant à l’entrée de la ville, j’ai du mal à le croire mais il me reste encore deux des quatre voyants allumés. Elle m’étonnera toujours l’autonomie de ce MSUPER ! Puisqu’il semble encore avoir envie de rouler, je me ballade un peu dans le centre-ville, puis je trouve un restaurant dans la banlieue sud où je peux charger la bête en mangeant choux et saucisses, avec une bonne bière belge évidemment. Et comme à chaque pause midi, il faut faire durer pour charger au maximum la roue, donc je redemande un verre de temps en temps en m’occupant sur mon ordinateur. Mais impossible d’accéder au wifi, et je suis arrivé tard… ça ne sera qu’une demie charge pour cette fois.

Vers 17h, je reprends la route en direction du sud en suivant ma boussole. Après quelques kilomètres en banlieue, le temps de m'éloigner de la capitale, je me retrouve par hasard sur un petit chemin de forêt au bord d'un cours d'eau, puis rapidement je rejoins le canal Bruxelles Charleroi pendant de nombreux kilomètres. La roue n'ayant pas été chargée à fond, elle commence déjà à montrer des signes de fatigue au bout de 35 kilomètres. Je quitte le canal pour rejoindre la ville de Seneffe, où j'aborde une femme qui me propose d'essayer de trouver une prise à la station-service. Il est 19h et je lui explique que je n'ai pas trop envie de dormir dehors, elle m'indique alors un hôtel 10 km plus au nord... Je continue ma route pour essayer de trouver des gens plus hospitalier, et je passe alors devant la fameuse station-service. Miracle ! Il y a une prise cachée dans une petite allée à côté des pompes à essence. Ma roue étant terriblement affamée, je décide de m'arrêter un peu. Je m'allonge sur un muret en regardant les étoiles... et six heures plus tard, je vois le voyant passer au vert. Je n'ai pas sommeil et il fait froid. Pour me réchauffer, je ne vois qu'une solution : rouler !

NUIT 3 : J'ai chargé dans une station-service.


Et c'est donc reparti pour 50 km de ballade nocturne sur des routes nationales de 2h à 6h du matin. Ce passage aurait été très pénible de jour, mais là c'est magique. Je suis seul, éclairé par la pleine lune, et la frontière française approche. Il fait encore nuit quand je la franchis. A peine arrivé en France, je m'égare sur... une voie rapide limitée à 110km/h. Oups ! Heureusement il y avait une sortie peu de temps après. Rapidement je trouve un chemin de halage au bord de la Sambre que je longe jusqu'à Maubeuge, où je rédige cet article dans la gare. Pendant ce temps, ma roue se goinfre de watt-heures derrière un distributeur de confiseries, alors que moi je n'ai toujours pas mangé ni dormi.

300 bornes en 3 jours !


J’essaierai de faire un premier montage vidéo avant la fin de la semaine. En attendant, voici une photo du départ d'Amsterdam en présence de mon équipe de soutien que je remercie. Merci également à Guillaume de la boutique eRoue, Bruno des Numériques et vous tous qui me suivez.

"Les Wheelers de Paris et eRoue soutiennent Ugo"


J'ai retrouvé ma connexion 4G, donc à demain !

lundi 28 septembre 2015

Le grand saut d'Amsterdam

Salut tout le monde !

Ça y est, je me suis lancé ! Le week-end à Amsterdam a été psychologiquement difficile, j'ai eu de gros doutes vendredi et samedi à propos de la faisabilité de mon périple, à tel point que j'ai failli revenir à mon projet initial qui était de partir de Paris, mais les autres wheelers m'ont convaincu de partir d'ici. Dimanche, en leur compagnie, j'ai fait le grand saut !



Dimanche 27 septembre, 14h30, après un dernier verre avec les 11 autres wheelers de Paris, je me suis donc lancé, sous le soleil, le long de l'Amstel, un canal d'une trentaine de kilomètres au sud d'Amsterdam. C'était un départ émouvant, je ne savais pas vers quoi j'étais en train de m'aventurer, j'étais un peu inquiet, d'autant plus que tout avait été organisé à l'arrache. Mais quelle bêtise cela aurait été de ne pas partir depuis les Pays-Bas, où il semble y avoir plus de pistes cyclables que de routes. Jamais je n'ai pris autant de plaisir à rouler. Le bord du canal était tellement agréable, et l'itinéraire parfaitement dans la bonne direction, et si simple à trouver, que je me suis retrouvé en fin d'après-midi déjà à une cinquantaine de kilomètres du point de départ, sans quasiment avoir mis le pied à terre.

Après une petite pause recharge à Nieuwerkerk dans un bar à bières avec une bonne ambiance, je suis reparti pour une petite vingtaine de kilomètres jusqu'à Rotterdam. Jamais je n'aurais imaginé passer la première nuit aussi loin du point de départ, surtout en partant seulement l'après-midi. Par contre quelle galère pour trouver un endroit où dormir, j'ai marché en poussant la roue dans le sud de Rotterdam pendant plusieurs heures en abordant quelques personnes, qui m'ont simplement conseillé des hôtels de luxe ou des endroits que je n'ai jamais réussi à trouver. J'ai même rencontré un jeune surinamien qui a marché une quarantaine de minutes avec moi, et m'a proposé de dormir chez son meilleur ami. J'étais content d'avoir enfin trouvé un toit... jusqu'à ce qu'il me demande de lui donner 30€ en espèce, qu'il ferait un virement à son ami sensé rentrer du boulot 10 minutes après, mais lui ne pouvait pas attendre... Je suis un peu naïf mais quand même ! J'ai préféré aller dormir dans le sous-sol d'un building, où j'ai trouvé deux prises de courant, c'était pas le luxe, mais pour une cave, c'était pas si mal : plus ou moins propre, chauffé et surtout gratuit.

NUIT 1 : J'ai chargé dans le sous-sol d'un immeuble.


Lundi 28 septembre, 6h40, allongé sur le sol de mon petit squat, la tête appuyé contre ma belle roue chargée à bloc. Personne n'est venu déranger mes sept heures de sommeil. Je n'ai pas très bien dormi mais suffisamment pour attaquer la route dès 7h du matin. La difficulté de cette matinée a été de trouver les ponts et tunnels permettant de traverser les quelques fleuves au sud de Rotterdam. Cela m'a fait faire quelques détours vers l'est ou vers l'ouest, mais j'ai fini par arriver à Steenbergen où ma GotWay et mon estomac commençait à sérieusement réclamer à manger.

Les 130 premiers kilomètres en moins de 24 heures !

A la terrasse d'un restaurant, je rédige cet article en dégustant une omelette et des bières belges. Pour l'instant, je n'ai eu ni le confort nécessaire, ni le temps, ni la motivation de faire un montage de mes vidéos. Si j'arrive à rédiger un article tous les jours ça sera déjà bien. Mais tant que je suis à l'étranger, n'ayant pas de connexion à internet sur mon téléphone ça complique les choses.

A bientôt, en Belgique certainement !

mardi 22 septembre 2015

Présentation du projet

Bonjour et bienvenue sur ce blog !

Je m'appelle Ugo, j'ai 27 ans, et je vais parcourir environ 1500 km en monocycle électrique. Le départ aura lieu dimanche 27 septembre 2015 à Amsterdam en compagnie d'une dizaine de wheelers parisiens. L'objectif sera de rouler jusque dans les Hautes-Pyrénées, en improvisant l’itinéraire au fur et à mesure durant 3 semaines.

J’intitule ce projet "J’irai charger chez vous" en clin d’oeil à l'émission d'Antoine de Maximy. L’idée est de faire un voyage en profitant du fait que la "wheel" attire la curiosité et simplifie la discussion avec les gens, pour essayer d'aller dormir chez eux : "Voici une roue électrique… Je traverse la France dessus cet engin… Je le charge et je dors chez les habitants qui acceptent de m’accueillir…".
En cas d’échec, ce qui arrivera forcément, je chercherai une auberge de jeunesse, un hôtel ou un camping à proximité… sinon une gare avec une prise et un banc, ou encore une ferme avec une prise et un tas de foin. Tant qu’il y aura une prise de courant, tout ira bien, je pourrai continuer d'avancer, le reste n’a pas d’importance.

La roue électrique utilisée pour ce périple est un GotWay MSUPER, acheté chez EROUE, avec une batterie de 850Wh permettant de parcourir au moins 60 km sans recharger. En cas de panne j'ai prévu du matériel de remplacement et quelques outils. Pour éviter de me perdre complètement, j'ai une boussole et une montre GPS qui enregistrera la trace de mon parcours. Enfin, pour partager l'aventure avec vous et garder des souvenirs, je suis équipé d'une caméra Gopro et d'un petit ordinateur portable avec logiciel de montage vidéo.


Une boîte aux lettres américaine fixée sur la roue
fait office de coffre et de siège.
Merci Sylvain le bricoleur !

Je posterai le plus régulièrement possible, tout au long de mon voyage, des articles sur ce blog avec des photos et des vidéos.

Départ de l'aventure dans quelques jours !