mercredi 14 octobre 2015

La Haute-Garonne et l'Ariège

Mardi 13 octobre, 17h30, avant de quitter Montauban je regarde rapidement le parcours qui m’attend jusqu’à Toulouse : une ligne droite de quasiment cinquante kilomètres ! Ça me fait peur, je sens que je vais devoir longer une nationale très désagréable pendant trois heures. Un peu comme on pourrait appréhender une arrivée en vélo à Paris, j’avais un peu peur que l'accès à Toulouse, quatrième plus grosse ville de France, soit assez laborieux. Mais pas du tout, c’est pareil que la capitale, il suffit d’arriver par le bon endroit. L'interminable ligne droite que je voyais sur la carte n'est en fait qu'un chemin de halage au bord d'un canal latérale à la Garonne. Je vais parvenir à la ville rose de la même manière que le canal de l’Ourcq m’avait conduit à Paris.

C'est assez monotone, pratiquement aucun virage, et plus ou moins le même paysage défile pendant deux heures. Au fur et à mesure que j’approche de l’agglomération, le bruit et la densité des routes et des constructions s’intensifie. J’arrive de nuit dans une banlieue mal éclairée, je passe dans des zones assez sinistres, sous des ponts où il y a de nombreuses caravanes et tentes avec des clochards, des bandes de jeunes qui rôdent, et des groupes de marginaux avec des chiens qui hurlent à mon passage. Ce n’est pas très rassurant, je fonce tête baissée, dans ma bulle avec ma musique, en ignorant tout ce qui se passe autour de moi.

J’atteins la capitale de la Haute-Garonne, traverse à deux reprises le fleuve et arrive enfin chez Naïck un étudiant Toulousain, chez qui Rémi, un ami de longue date, squatte depuis quelques semaines. Je suis venu à bout de ces 110 kilomètres de justesse, en utilisant les deux charges jusqu'à la dernière goutte d'énergie.

Câlin avec Rémi, Naick et le bébé de 20 kg.

NUIT 17 : J’ai chargé chez Naïck et Rémi.


Mercredi 14 octobre, 8h, je quitte l’appartement en même temps que les deux amis Toulousains partent travailler, et m’en vais en direction du sud-ouest, en traversant avec difficulté des zones industrielles. Au bout d’une heure de traversée laborieuse de la banlieue sud, j’arrive enfin sur un chemin de terre dans les champs. Mais ce repos sera de courte durée, car très rapidement je suis contraint de rejoindre une départementale assez étroite et très fréquentée pendant une bonne vingtaine de kilomètres.

Il y a quelques jours, un wheeler m’avait proposé, par le biais d'internet, de m’accueillir pour une pause recharge à 45 kilomètres au sud-ouest de Toulouse. C’est donc chez cette personne, à Latrape, que je suis en train de me diriger pour faire la pause de mi-journée.

La route est longue, en ligne droite, avec un léger faux plat montant, et un vent de face glacial. Les conditions ne sont pas bonnes pour arriver à destination sans une petite recharge intermédiaire. Je m’arrête donc à Saint-Sulpice-sur-Lèze, au sud de la Haute-Garonne, dans un bistrot pour une recharge rapide de 45 minutes et me réchauffer le bout des doigts.

Je reprends la route et traverse très brièvement une péninsule de l'Ariège au milieu de la Haute-Garonne, à Lézat-sur-Lèze, de la même manière que j'avais traversé de nuit Bort-les-Orgues, situé dans une péninsule de la Corrèze au milieu du Cantal.
Ma roue est de nouveau à bout de souffle à cause du vent et des pentes de la vallée de la Lèze, je grimpe à pied la colline où est perché le village de Latrape, où je rejoins Nam et son Airwheel. A ma surprise, ce n'est en fait pas un wheeler mais une wheeleuse ! Il y a très peu de femme dans notre communauté, et j'en rencontre une dans cet endroit perdu.
Je suis accueilli par Ethan son fils de 10 ans, qui me fait une visite très détaillée de sa grande maison, de la mezzanine au grenier en passant par le moindre petit placard à chaussure. Puis nous prenons l'apéro avant de passer à table.

C'est une pause recharge qui a démarré un peu tard, et m'obligera à ne reprendre la route qu'en début de soirée. Ce sera donc une étape à la tombée de la nuit, qui me fera arriver chez André et Marie-Andrée, des amis de mes parents, qui habitent près de Saint-Gaudens.

8 commentaires:

  1. C'est plus dur qu'au début, mais tu rencontres plus de gens sympas ! Qui vont même jusqu'à faire des câlins à la roue !! Fantastique aventure, et bel article :)

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    1. Un peu plus dur physiquement sur la fin où j'ai souvent poussé la roue... le massif central et les Pyrénées ayant réduit l'autonomie de la wheel, mais ce n'était pas la partie la plus désagréable du voyage. Le plus difficile a été les deux jours après Paris : mauvais temps, routes pas top et pas d'hébergement de qualité :(

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  2. Tu es definitivement un chef aventurier doublé d'un bon écrivain !
    Tu fais quoi les 15 prochains jours ??!
    On aurait limite envie de te proposer de faire le retour pour notre plus grand plaisir 😜

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    1. Si j'avais une semaine de congé supplémentaire, j'aurais tenté le retour par les chemins de Compostelle... mais je reprends le boulot lundi, donc retour en train probablement dimanche soir :(
      Prochaine aventure au Sénégal avec Alex et Romain dans 6 mois ;)

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  3. Bravo mon neveu ! J'ai été ravie de filer ta roue. C'était bien plaisant à lire ! Bises. Agnès

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    1. Merci de m'avoir suivi ! Un jour je pourrais faire un tour de France en passant chez toutes les tantes...

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  4. Salut, ça les lignes droites avec du vent glacial .... oui c est misère ... ta roue doit souffrir aussi de ce traitement mais elle continue tout de même vaillamment avec toi :-) merci de ton récit et bonne route !

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    1. Oui très vaillante cette roue ! Merci d'avoir été fidèle à mes aventures en laissant de nombreux commentaires :)

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