jeudi 1 octobre 2015

Le Nord et l'Aisne

Mercredi 30 septembre, midi , ça fait déjà presque six heures que je suis à la gare de Maubeuge, il n'y a qu'une prise accessible et aucun moyen de brancher ma multriprise. La roue étant prioritaire, tous mes autres appareils sont en fin de batterie, et je suis mal installé, assis par terre, je m'apprête donc à repartir même si la charge n'est pas terminée. C'est au moment de me lever que je vois le voyant changer de couleur. Parfait, quel timing !

J'ai du mal à quitter Maubeuge, je me perds dans des impasses, des rues bloquées par des travaux, même le chemin de halage est fermé. Je suis obligé de passer par des routes très fréquentées, souvent sans trottoir et trop étroites pour que les voitures puissent me doubler. Ma GotWay émet de nombreux bips sonores car je pousse la vitesse au maximum pour m'intégrer à la circulation sans trop gêner. Je consacre toute ma concentration à ma conduite car c'est dangereux, je ne dois pas faire d'écart. Dès que j'ai une occasion de me ranger sur le côté, je laisse passer les voitures et je vérifie sur le GPS que je me dirige bien vers le cours d'eau où j'espère que cette fois le chemin sera accessible.

C'est à Hautmont que je réussis enfin à retrouver la Sambre, le fameux canal par lequel je suis arrivé tôt ce matin avant le lever du jour. Je suis les méandres pendant longtemps sur un chemin souvent cabossé. La boite aux lettres tient bien le coup, pourtant je la fais souffrir. Je commence à sentir une petite douleur aux genoux, heureusement je finis par retrouver le bitume, ce qui me permet de mettre tout mon poids assis sur la boîte, et me reposer pendant la très longue traversée de la forêt de Mormal. Je sors du bois après plusieurs kilomètres sans le moindre virage et je continue de rouler sur des petites routes communales au milieu des champs jusqu'à la ville du Cateau-Cambrésis. Je cherche un endroit pour manger et charger les batteries, mais il est déjà 16h et je ne trouve rien d'autre qu'un bar. Ça sera donc deux verres, le ventre toujours vide.

J'ai contacté un couple quelques heures plus tôt, François et Catherine, qui accueillent régulièrement des cyclo-randonneurs chez eux par l'intermédiaire de Warm Showers. Je programme le GPS et c'est reparti pour une heure sur des routes départementales un peu trop fréquentées à mon goût, mais suffisamment larges pour que les voitures se déportent.

Arrivé chez mes hôtes, je ne trouve personne et je commence à faire connaissance avec les deux chats, au milieu d'un amoncellement de bordel remplissant la cour. Moi qui aime le désordre, je vais me sentir chez moi ici. François arrive, nous faisons connaissance, il me fait visiter les lieux, puis nous nous mettons à table lorsque sa femme arrive. Très bon accueil, c'est une super première expérience grâce à ce site communautaire que je n'avais pas encore eu l'occasion d'essayer.

En compagnie de mes hôtes : Catherine et François.

NUIT 4 : J'ai chargé chez François et Catherine.


Jeudi 1er octobre, 10h, première vraie bonne nuit de sommeil depuis le début de l'aventure, je profite de cette belle et grande maison pour prendre un petit-déjeuner et une douche avant de partir. Je dis au revoir à mes hébergeurs puis je repars sur les routes picardes, en essayant de garder le plus souvent possible sur ma gauche, le soleil toujours aussi fidèle depuis le début du voyage.
Jusqu'à Saint-Quentin, la route est très fréquentée, notamment par des camions qui ne se poussent pas beaucoup. Je passe mon temps à me retourner pour les voir arriver et me mettre sur le bas-côté. C'est pour l'instant le premier passage vraiment désagréable mais je n'ai pas trouvé de chemin parallèle. 

Arrivé à Saint Quentin, en vie, j'essaie de rejoindre le fleuve de la Somme, mais je me perds. La journée commence assez mal, heureusement que j'ai bien dormi.
Je finis par trouver le chemin de halage où je rencontre de nombreux pêcheurs. Je suis ce cours d'eau quelques kilomètres, puis lorsque sa direction ne me convient plus, et afin d'éviter de me retrouver face à la Manche dans quelques jours, je reprends la direction du sud sur des chemins de terre au milieu des champs.

J'ai déjà fait 50 kilomètres depuis ce matin, et je commence à guetter les prises en traversant les villages. J'en trouve une dans la cour d'un bâtiment municipal... déception, elle n'est pas alimentée. Je commence à m'inquiéter, car je ne traverse que des petits villages inanimés et ma roue manque de plus en plus de puissance, à tel point que je préfère la pousser dans les montées pour l'économiser. Elle me remercie et m'emmène finalement sans caprice, malgré les 65 kilomètres parcourus, jusqu'à Noyon où je trouve un Mac Donald en périphérie de la ville.

Il est 17h, je contacte trois personnes susceptibles de m'héberger à Compiègne, à 25 kilomètres de là, mais je suis conscient de m'y prendre un peu tard, je n'ai pas de réponse positive. Je vais donc squatter le fast-food jusqu'à sa fermeture et repartir de nuit. Ce n'est pas l'idéal, mais le plus important quand on ne sait pas où l'on va, c'est d'avoir les batteries bien pleines.

La nuit va être dure, il est possible que ce soit une autre nuit blanche, mais je sais que demain, si tout va bien, je devrais être en région parisienne, et je pourrai dormir dans mon lit !

11 commentaires:

  1. Encore une belle étape :) et enfin des rencontres sympas ! c'est réconfortant.
    Si on t'avais dit samedi dernier que tu serais Vendredi chez toi... Tu ne l'aurais sûrement pas cru. Enfin nous non plus.
    Bonne continuation de nuit et prudence...

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    1. Non en effet je n'y aurais pas cru... le monde n'est pas si grand, je n'ai pas l'impression d'avoir tant roulé que ça.
      J'ai arrêté de rouler un peu après minuit pour dormir dans une cabane :) Il ne me reste qu'une petite centaine de bornes jusqu'à chez moi... facile !

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  2. Il y aura forcément de moins bonnes journées : /
    T'avances quand même super bien! Vraiment cool les articles !
    Tu connais le couchsurfing?

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    1. Salut Mélanie ! Oui je connais le couchsurfing, hier j'ai utilisé Warm Showers, c'est le même principe :)

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    2. C'est ce que je me suis dit mais comme je suis venue lire ton article avant de dormir (pour être en forme pour ma journée de taff qui aura duré 11h !!) Je n'ai pas été voir ce dont il s'agissait lol

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  3. Tu es le bienvenu chez moi à Meaux... Tu arrive ensuite à Paris en suivant le canal de l'Ourcq sur 50 km... Dodo douche bière boire et dodo assurés!

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    1. Salut Vincent, merci pour la proposition. Je suis près de Compiègne, je pense passer plutôt par Chantilly. C'est un peu trop à l'Est Meaux. Et en effet je connais bien le canal de l'Ourcq, je le longe souvent jusqu'à Villeparisis. Sinon il y a une piste géniale sur les bords de Marne aussi ;)

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    2. J'ai traversé ce matin la forêt de Compiègne, et emprunté une piste cyclable qui m'a amené plus vers l'Est que ce que j'avais prévu. Je suis actuellement en train de recharger à Pierrefonds, du coup Meaux c'est pas mal :) Et depuis le temps qu'on me propose de m'héberger, il serait temps que j'accepte une invitation plutôt que de dormir dans des sous-sol et des cabanes ;)
      Je t'ai ajouté sur Facebook, si tu me réponds avant 16h, j'irai charger chez toi :)

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  4. Réponses
    1. Sur l'application Wechat, mon pseudo c'est Sloogh.
      Sur Facebook mon nom c'est Ugo Sanzache, je t'ai rajouté d'ailleurs... A ce soir peut-être ;)

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  5. Salut UGO. Quand j étais plus jeune, il y avait un jeux à la TV ( vers début années 80 je crois ) qui était interactif avec la télécommande et devine, le nom de l emission c était UGO délire ! ;-) bref ton voyage est super mais je trouve un peu dur tes nuits. Courage .

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