samedi 10 octobre 2015

Le Puy-de-Dôme

Vendredi 9 octobre, 17h, après être resté six heures sagement dans un coin du restaurant, j'explique aux curieux présents au bar comment fonctionne mon bolide et quel est le but de mon voyage. Décidément, les gens ici sont vraiment tous très sympathiques, je décerne à Gannat la palme de la ville la plus accueillante de mon périple. S'il avait fallu trouver où dormir ici, je pense que je n'aurais pas eu trop de mal.
Je quitte la ville, et le département par la même occasion, par une grosse départementale en ligne droite pendant des kilomètres. J'emprunte le bord de la route au côté du flot de véhicules, en alternant parfois avec les chemins en parallèles qui longent les champs de culture. Je commence à apercevoir au loin les montagnes du massif central que je vais devoir franchir demain.
Rien d'intéressant jusqu'à Clermont-Ferrand, j'avance à vive allure, et parcours ainsi près de 45 kilomètres en moins de deux heures, avec le bruit des voitures et des triple-bips de la roue du début à la fin !

La cathédrale de Clermont-Ferrand.

Je fais la course avec le tramway et arrive dans le centre-ville chez mon frère, qui habite une belle rue piétonne en pente, où je consomme les derniers watts-heure restants.

NUIT 13 : J'ai chargé chez mon frère.

Avec Mathéou à Clermont-Ferrand.

Samedi 10 octobre, 9h30, j'abandonne mon frère qui s'en va ramasser des champignons avec ses amis, et quitte Clermont-Ferrand en attaquant d'emblée la montagne à l'Ouest de la ville, en direction du volcan du Puy de Dôme. Si je veux réussir à traverser la chaîne de montagnes sans devoir recharger tous les 30 kilomètres, je suis conscient qu'il faut que j'y aille tranquillement dans les montées, quitte à faire de la marche à pied de temps en temps.
Je n'ai pas encore quitté l'agglomération que j'ai déjà perdu un de mes quatre voyants dans une rue en pente très forte. Immédiatement, je descends et emprunte un chemin de randonnée pédestre balisé qui monte raide dans la forêt.


Quelques centaines de mètres de dénivelé plus haut, j'arrive sur un plateau et déploie les pédales pour repartir en roulant.
Il est déjà 11h, je n'ai fait qu'une dizaine de kilomètres dont une bonne partie à pied. Hier à cette heure ci, j'avais déjà commencé la charge de la mi-journée. Je ne suis pas en avance mais ce n'est pas grave, je profite du beau temps et des chemins agréables en forêt. Je prends le temps de discuter avec quelques cyclistes qui, contrairement aux Parisiens, ne me traitent pas de feignant mais voient dans ma discipline une certaine forme d'effort. En fait, les gens semblent être agréables dans tout le département.


Je continue ma traversée dans des paysages plus sublimes les uns que les autres, en alternant marche à pied et roulage, en fonction de la pente et du type de chemin, afin d'optimiser au mieux la distance que je vais parcourir cette première moitié de journée.
Je parviens en début d'après-midi au col de Guéry qui culmine à 1268 mètres d'altitude, avec une batterie en manque d'énergie. Heureusement, une grande descente régénératrice m'attend. Et même si ça ne recharge pas aussi bien qu'une prise électrique, ça a au moins l'avantage de ne rien consommer.

Il est déjà 14h, j'arrive au Mont-Dore, petite ville dans une vallée près du Puy du Sancy, point culminant du massif central où la Dordogne prend sa source. C'est un peu tard pour chercher un restaurant. Je rentre dans la petite gare pour voir s'il y aurait une salle d'attente avec une prise... Bingo, il y en a même plusieurs, avec des chaises et une table. Je m'installe et ne verrai personne de toute l'après-midi. Il n'y a qu'un train par jour qui part de cette gare, et même lorsque celui-ci arrive, il n'y a toujours personne pour m'accompagner.
Je n'aurai pas le temps de recharger complètement la batterie, et de toute manière ce n'est pas la peine, il me reste beaucoup de descentes, et il n'est pas conseillé, parait-il, de régénérer une batterie déjà pleine.

Après trois nuits à la suite dans un lit, je n'ai rien prévu pour ce soir. C'est ma première étape en montagne, je n'ai donc pas vraiment idée de la distance que je serai capable de parcourir aujourd'hui. Je dormirai là où la roue décidera de s'arrêter ce soir...

5 commentaires:

  1. Un bon stress test pour ta roue ces paysages. Tu nous ramène de superbes photos. À quand les premières images qui bougent ? ;)

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  2. Je voyage par procuration j'adore

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  3. bonne chance pour cette nuit, j'espère que tu n'aura pas trop froid..!
    bizoux !
    ps : Qu'est ce qu'il a grandit ton frère !!!!!

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  4. Salut. Cool ptite vaches étonnées. Bonne route et bonjour à tout lees gens que tu rencontre.

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  5. Très belles photos ;) merci.
    Et on a hâte de lire la suite !

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