dimanche 11 octobre 2015

La Corrèze et le Cantal

Samedi 10 octobre, 17h, je quitte la gare du Mont-Dore, et continue la descente vers La Bourboule. Je passe près d'une source d'eau chaude où mon frère m'avait conseillé d'aller me baigner, mais il est trop tard. J'aimerais descendre en altitude le plus possible en espérant qu'il fasse moins froid plus bas, au cas où je dormirais à l'arrache, ce qui me semble probable.

Ça ne fait que descendre, je ne me souvenais pas avoir monté autant de dénivelé. J'ai beau parcourir des dizaines de kilomètres, les témoins du niveau de charge ne s'éteignent pas, j'en regagne même un en arrivant en Corrèze. Si ça continuait de descendre comme ça, je pourrais rouler toute la nuit sans charger.

J'ai laissé tomber l'idée de m'inviter chez les gens, mais je n'ai pas pour autant succombé à la facilité d'aller à l'hôtel. J'aurais aussi pu aller dans le premier bar à l'entrée de la ville, qui fermait cinq heures plus tard, mais non, j'ai décidé de jouer à mon jeu favori : la chasse à la prise électrique sauvage. Et ce soir, la ville de Bort-les-Orgues, en Corrèze, m'a donné du fil à retordre. Je me suis mis dans la peau d'un cambrioleur avec ma lampe torche, sauf que moi je ne casse rien, je ne vais que là où c'est ouvert, et je ne me sers que d'un petit kilowatt-heure, soit environ 5 centimes d'euros. Après avoir rendu visite aux toilettes publiques, à une aire de camping-car, une dizaine de sous-sol et garages abandonnés, plusieurs entrées d'immeubles, des jardins de pavillons, un hôpital, un musée, une église... j'étais à court d'idée. Et toujours pas de prise en état de fonctionnement. J'ai la sensation que cette ville est en ruine, j'ai accès à plein d'endroits, mais sans succès.
Je finis par me faire interpeller par un monsieur, pensant que son voisin se fait cambrioler, qui me propose de me dépanner en électricité mais refuse que je dorme chez lui, pas même dans le garage. Je poursuis mes recherches et finis par trouver une prise en bon état dans le garage d'un particulier resté ouvert. Mais je n'ose pas m'y installer, le propriétaire pourrait rentrer de soirée à tout moment, ça pourrait ne pas lui plaire, ou alors je pourrais me retrouver enfermé dans le garage si son retour éventuel ne me réveillait pas... Je garde quand même l'adresse en tête au cas où et je repars. Je finis par m'installer dans le sous-sol d'un immeuble, très propre par rapport à tout ce que j'ai pu visiter jusqu'ici, avec plusieurs prises disponibles dans les parties communes. Je ne vais pas très bien dormir, mais au moins demain matin je partirai tôt.

NUIT 14 : J'ai chargé dans les parties communes d'un immeuble.


Dimanche 11 octobre, 5h30, après quelques petites heures de mauvais sommeil sous les escaliers qui mènent au sous-sol, je me réveille et abandonne mon squat pour reprendre la route dans un épais brouillard glacial, m'empêchant de voir plus loin que deux lignes blanches au milieu de la route. Les piles de ma lampe peuvent tomber en panne à tout moment dans cette obscurité, et la ville suivante est à 30 kilomètres.
Je n'y vois tellement rien que je ne me rends même pas compte de l'inclinaison de la route. C'est en arrivant à Mauriac que je me rends compte que j'ai grimpé 500 mètres de dénivelé cumulé, à 25 km/h de moyenne. La batterie a besoin d'un peu de jus pour continuer, et pour la première fois on me refuse l'utilisation d'une prise dans un café. Tant pis pour lui, il n'a aucun client en plus. Pas facile de trouver quelque chose d'ouvert à 7h30 un dimanche matin, mais je finis par trouver un hôtel restaurant où l'on accepte que je me branche derrière le bar.

Après deux heures de charge, un café et un sandwich, je quitte Mauriac et descends une vallée me permettant de gagner encore un peu plus d’autonomie. Je remonte l’autre flanc par une longue pente à pied, plutôt pour me réchauffer que par soucis d’économie cette fois.
Puis j’arrive assez vite dans la ville de Pleaux par une petite départementale. Je repère immédiatement des toilettes publiques, où je peux recharger la roue tout en déchargeant le bonhomme de quelques kilos non négligeables qui feront peut-être gagner en autonomie… Je suis devenu tellement bon en repérage d’électricité que j’en oublierais d'aller manger au restaurant !


Pause recharge aux toilettes publiques de Pleaux.

Vous pouvez regarder cette vidéo qui a été tournée dimanche dernier lors de mon passage à Paris, où l'on me voit faire la brouette... quant à la vidéo de mon voyage que vous attendez, je suis désolé mais ça ne sera pas pour tout de suite, je n'ai pas trop le temps ni la motivation pour ça.


6 commentaires:

  1. Halala, t'es toujours en forme avec le froid que tu traverse, surtout qu'il y a des vagues de maladies qui traînent en ce moment. Reste en forme et bonne continuation

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    1. Je n'ai rien eu à part le nez qui coule parfois et quelques piqures de moustiques :)

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  2. On est avec toi UGO !!! Un grand bravo car au chaud dans mon foyer ça me donne un peu froid ces histoires d'altitude en Auvergne et de nuits fraîches ! C'est entre une aventure man vs wild et une ascension du mont blanc ;-) Et en plus j'ai cru voir que tu avais coupé tes cheveux et enlevé ton chapeau , n'attrape pas froid ! A bientôt
    Guillaume Eroue

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    1. Le froid ne me fait pas peur ! Je n'ai pas touché à mes cheveux depuis qu'on s'est vu à Paris... c'est la photo qui donne cette illusion ;)
      A bientôt !

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  3. Wow hé ben, ça c'est de l'aventure... J'ai déjà testé le dodo à l'arrache dehors en plein été, mais là l'hiver, je te plains quand même, tu as dû trouver le temps bien long... et personne pour te proposer un coin de matelas, c'est nul !

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    1. Ça va j'ai eu assez peu de nuit vraiment galère en fait, et quand je suis fatigué, je dors quelles que soient les conditions. Personne pour me proposer un coin de matelas... des fois je n'ai pas trop cherché aussi, je voulais avant tout une prise en fait :D
      Merci de m'avoir suivi depuis mon passage chez toi :)

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